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Travail de PROESIE gainsbarienne à propos d'un fantôme...

samedi 5 septembre 2009

Episode 3



Je ne m'attendais pas à te trouver ainsi, Melody : j'avais le sentiment
---------------------------------------------------d'un guet-appens !
Toi, tu ne pouvais pas.
Toi, tu ne me connaissais pas.
Alors pourquoi ?
Pourquoi pour moi ?
J'aurais voulu éviter le moindre de tes coups d'oeil, me mettre à l'ombre de ton soleil, ne pas cuire inutilement de tes cieux sans nuages. J'aurais voulu esquiver l'esquisse de ta vue, l'esquif envieux de tes sourcils, petits bateaux inversés tirés à la règle nette d'un étrange architecte. Mais rien n'y fit : j'ai senti le piège tendu, et une seule issue, me laisser aller à rebondir sur cette toile comme sur un trampoline.
Je n'ai cesse de rebondir encore ! J'oscille, pendule de faux-cul qui n'a pas su dire ce qui en était vraiment... Pourquoi s'accomode-t-on de gens pas vraiment faits pour nous, pour se découvrir enfin l'autre parfait, complémentairement parfait, et lui répondre sans parler, que ce n'est pas possible ? Que ce n'est pas décent ? Qu'on ne pourrait nous-même supporter de s'affliger pareil renoncement, pareille avancée vers la vie, la vraie, celle de l'amour violent.
J'oscille !
Sessile... Je valse, envoie valser les souvenirs de trop,
---------------------------------------les rêves faux,
je balance à la poubelle ce qu'il me reste des illusions perdues, des constructions d'argile, des colosses qui m'épiaient, t'épiaient, le soir de nos presque maritales retrouvailles, Melody. Nous étions si divinement fait l'un pour l'autre ! Cela crevait les yeux aux alentours. On fait souvent mal à crever les yeux de ceux qui nous regardent. On brave l'ouragan de ce qui s'établit, qui se fait aussi souvent contre nature, que l'on se force à chasser avant qu'il ne revienne au galop, tirer la chasse d'eau, lorsqu'on chie merde, il y a toujours au final une chasse d'eau ! Parfois, c'est l'un qui s'en va avec...
J'aurais pu, peut-être, j'aurais du, sûrement, prédire tout ça, plutôt que de me maquiller de blanc, de jouer les clones tristes, le duplicata de la mort annoncée d'une relation. Mais on veut croire, on veut bâtir, parfois des châteaux de cartes, des édifices sensés donner du sens à l'existence, des raisons à nos semences, des enfants à aimer à défaut d'aimer celui ou celle avec qui on les fait... J'ai peur pour toi, Melody !
Les murs d'enceinte sont aussi les prisons de la vie, et des femmes parturiantes, j'entrevois parfois la peine engagée.
"Les murs d'enceinte du labyrinthe, s'entr'ouvrent sur l'infini". Le labyrinthe ne devient harmonique que comme en musique, lorsque les notes s'accordent : on ne peut jouer faux devant un auditoire ! Les spectateurs jugeront durement.
Je sais de dure-mères dans le cerveau !
Et tant d'affections
------------------méningées
qui ne sont jamais menagées,
qui nous conduisent aux caveaux,
en deux flexions
de nos raies de lumière illusoire, de nos soleils inventés pour combler le noir de nos petites égocentricités, des tristes bâtisses,
des écossais et hantés manoirs,
des toiles et des erreurs que nous accumulons comme pour en faire un incroyable tableau de maître que de froids zeugma tissent.
Nous nous retrouverons, Melody ! Je commence enfin à haïr ceux qui nous ont séparés. On ne peut aimer ceux qui nous empèchent de vivre ! On va souvent vers eux, parce qu'amoureux de notre mort.
Mais à vivre, on chasse un jour, ô miraculeuse chasse d'eau, les êtres mortifères qui freinèrent notre épanouissement.

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